La conjonction de plusieurs facteurs – la volonté croissante de réduire les coûts des soins de santé, la préférence des consommateurs pour les soins à domicile ou dans des environnements plus résidentiels, et la capacité à fournir des soins adaptés aux besoins de manière flexible et mobile – a accéléré la fermeture et la reconversion des établissements de soins infirmiers spécialisés traditionnels vers d'autres usages. Tout cela crée parfois des problèmes d'accès pour les résidents, même dans les États où il y a un surplus de lits ou un moratoire sur les nouvelles constructions.
Pourquoi assistons-nous à une accélération des fermetures et des ventes ? Premièrement, les exploitants et les investisseurs cherchent à construire de nouvelles installations offrant des séjours plus courts et des capacités de soins plus pointues afin de répondre aux besoins des ACO et des sources de sortie qui recherchent des partenaires de réseau compétents capables de réduire le risque de réadmission. Deuxièmement, certains marchés offrent la possibilité de repositionner un établissement pour une utilisation assistée, indépendante ou combinée, notamment dans les marchés surchargés en lits qui bénéficient d'une situation démographique particulièrement favorable. Troisièmement, et comme conséquence de ce qui précède, les exploitants peuvent monétiser la valeur des lits certifiés nécessaires dans les marchés où l'offre de lits est limitée.
Cependant, des obstacles réglementaires se profilent à l'horizon. Récemment, le Boston Globe a publié un article intitulé« As Nursing Homes Close, Residents Scramble To Find Alternatives » (Alors queles maisons de retraite ferment leurs portes, les résidents se précipitent pour trouver des alternatives) dans lequel il explique que, contrairement aux hôpitaux, les SNF ne sont pas tenus de passer par un processus de notification publique et d'audience pour fermer leurs portes. Il leur suffit de déposer un plan de fermeture auprès du ministère de la Santé publique (DPH) et d'en informer ce dernier à l'avance. Le Massachusetts a récemment adopté une loi qui rendrait cette audience obligatoire, mais les règlements d'application de cette loi n'ont pas encore été mis en œuvre. Après de nombreuses années de surcapacité, de moratoires et de faibles taux de remboursement Medicaid, il serait en effet ironique que la réduction du nombre de lits disponibles rende les nouvelles constructions plus attrayantes pour les investisseurs. Quelle que soit l'évolution future, il est raisonnable de penser que les régulateurs surveilleront de plus près les projets de fermeture et de repositionnement afin de garantir l'accès aux lits des SNF, et qu'ils mettront peut-être en place des conditions de fermeture ou de délocalisation qui auront un impact sur les stratégies des opérateurs dans un marché du remboursement en pleine évolution et incertain.