Le scalping comme fraude, mais à l'encontre de qui ?
Le passé a tendance à se répéter. En 1909, la Cour suprême de New York a refusé d'appliquer un contrat visant à manipuler les cours boursiers (qui a été couronné de succès), les paiements dus à l'éditeur d'un bulletin d'information sur les investissements (Ridgely) et à son complice (Keene) étant considérés comme des profits immoraux non exécutoires. Ridgely c. Keene, 134 App. Div. 647, 119 N. Y. Supp. 451 (1909), cité dans SEC c. Capital Gains Research Bureau, 375 U.S. 180 (1963). Dans l'affaire Capital Gains, la Cour, supposant que le Congrès était bien conscient de ce type de fraude en common law, a ensuite estimé que les conseillers en investissement étaient des fiduciaires et que le scalping violait le devoir d'un conseiller envers ses clients : « Les normes élevées de moralité commerciale exigées par nos lois régissant le secteur des valeurs mobilières ne permettent pas à un conseiller en investissement de tirer profit de l'effet de ses propres recommandations sur le marché sans révéler de manière complète et équitable ses intérêts personnels dans ces recommandations à ses clients. »
La SEC a annoncé le4 octobre avoir réglé une plainte déposée dans le district nord de Géorgie contre Mark J. Melnick (qui se décrit lui-même comme « directeur de la psychologie du trading » et animateur d'une webémission) pour avoir effectué plus de 100 transactions boursières en fonction des rumeurs qu'il diffusait à un « nombre important d'abonnés en ligne ». Dans cette version moderne du scalping, c'est le trader A qui a sélectionné les actions mûres pour la manipulation, appelées « chatter plays », et Melnick a tiré parti de l'impact de ses rumeurs sur le marché grâce à des options d'achat à court terme. Melnick a partagé ses bénéfices avec le trader A.
La SEC a engagé des poursuites en vertu de l'article 17(a) de la loi de 1933 et de l'article 10(b) de la loi de 1934, et aucune allégation n'a été faite selon laquelle Melnick était un conseiller en investissement. Les gestionnaires de fonds et les conseillers en investissement reconnaîtront qu'il s'agit ici d'un cas de scalping, mais sans obligation fiduciaire envers les personnes victimes de scalping. Ainsi, les conseillers en investissement doivent désormais considérer le scalping comme une pratique susceptible de les exposer à des dommages-intérêts civils pour préjudice causé au « marché ».