Mise à jour sur le travail forcé — Possibilité d'une interdiction totale des importations en provenance de la région autonome ouïghoure du Xinjiang
Le 8 décembre, la Chambre des représentants des États-Unis a adopté à la quasi-unanimité la loi sur la prévention du travail forcé des Ouïghours. Le projet de loi de la Chambre créerait une « présomption réfutable » selon laquelle tous les produits provenant de la région autonome ouïghoure du Xinjiang (XUAR) ont été fabriqués à l'aide de travail forcé. La version de la Chambre des représentants de la loi sur la prévention du travail forcé des Ouïghours exigerait également des importateurs qu'ils démontrent de manière affirmative que les marchandises importées de la XUAR n'ont pas été fabriquées à l'aide de travail forcé. Concrètement, cela signifie que les douanes et la protection des frontières des États-Unis (CBP) seraient tenues de bloquer les expéditions en provenance de la XUAR, en l'absence de preuve documentaire de la part de l'importateur officiel attestant que les marchandises expédiées n'ont pas été fabriquées à l'aide de travail forcé. Le projet de loi de la Chambre des représentants exige également que le CBP signale au Congrès et au public chaque expédition qu'il autorise à entrer aux États-Unis. Le projet de loi de la Chambre des représentants ne contient aucune disposition autorisant les expéditions actuellement en cours depuis la XUAR vers les États-Unis, et il ne prévoit aucune période de transition pour permettre aux entreprises de mettre à jour leurs protocoles de traçabilité de la chaîne d'approvisionnement.
Le projet de loi de la Chambre contient également une disposition exigeant que le président identifie et sanctionne les personnes et les entités qui facilitent le travail forcé. Le projet de loi de la Chambre des représentants exige en outre que les émetteurs de titres qui déposent des documents auprès de la Commission américaine des opérations boursières (SEC) divulguent s'ils ont sciemment (1) participé à des activités avec une entité contribuant à la création de systèmes de surveillance de masse au Xinjiang, (2) participé à des activités avec une entité gérant ou construisant des centres de détention pour les minorités musulmanes au Xinjiang, ou (3) effectué une transaction avec une personne sanctionnée pour la détention ou les abus commis à l'encontre des Ouïghours ou d'autres minorités musulmanes au Xinjiang. En vertu du projet de loi de la Chambre des représentants, le président est tenu de déterminer s'il convient d'enquêter et de poursuivre des sanctions ou des poursuites pénales.
Le Sénat a adopté une mesure similaire l'année dernière. Compte tenu du soutien politique bipartite écrasant dont bénéficie cette mesure et de la pression diplomatique croissante exercée par l'administration Biden sur la Chine, notamment l'annonce récente d'un boycott diplomatique des Jeux olympiques de 2022, il y a de fortes chances que le Congrès adopte et que le président signe une version de ce projet de loi. Les administrations actuelle et précédente ont imposé des sanctions aux entreprises opérant dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang (voir cet articlesur le blog Renewable Energy Outlookde Foley), et l'administration Biden a déjà pris des mesures exécutives pour empêcher l'importation aux États-Unis de silice et de produits à base de silice fabriqués par Hoshine Silicon Industry Co. Ltd. (voir cet articlesur les blogs Renewable Energy Outlook, Dashboard Insights et Manufacturing Industry Advisorde Foley).
Les entreprises américaines qui s'approvisionnent en produits provenant de la région autonome ouïghoure du Xinjiang (XUAR) doivent revoir leurs contrats d'approvisionnement afin de vérifier les modifications apportées à la législation, les clauses de force majeure et les autres dispositions en matière de conformité. Elles doivent également revoir leurs contrats de projets commerciaux afin de déterminer l'impact des retards dans la chaîne d'approvisionnement et de vérifier la conformité avec les dispositions pertinentes en matière de notification. Les entreprises qui importent des produits de toute nature provenant de la XUAR doivent évaluer si elles disposent d'informations de traçabilité suffisantes pour garantir le respect d'une interdiction totale d'importation. Les entreprises doivent également revoir leurs contrats basés en Chine afin de s'assurer qu'ils sont conformes à la législation chinoise et se familiariser avec les éventuelles contre-mesures chinoises. Si ce projet de loi est adopté, le CBP surveillera les tentatives potentielles de transbordement par des entreprises chinoises. Si votre entreprise agit en tant qu'importateur officiel, elle sera tenue responsable de toute tentative de ce type, ce qui souligne l'importance d'une diligence raisonnable à tous les niveaux de la chaîne d'approvisionnement.
Si vous avez des questions concernant ces développements, veuillez contacter Mike Walsh, Jeff Atkin, Vanessa Miller, David Simon ou l'avocat de Foley que vous consultez habituellement.