L'un des piliers du programme de l'administration actuelle consiste à « encourager et à favoriser la syndicalisation et la négociation collective » et à le faire en « nommant au Conseil national des relations du travail (National Labor Relations Board, NLRB ou « Conseil ») des membres qui protégeront, plutôt que de saboter, la syndicalisation, la négociation collective et le droit des travailleurs à mener des actions concertées ».
Ces ambitions (citées dans une déclaration du Comité national démocrate) visant à soutenir les syndicats, même lorsque les employés ne souhaitent plus être représentés, se concrétisent grâce à l'action du NLRB.
À cette fin, le NLRB a récemment publié un avis indiquant son intention d'abroger une règle de 2020, ce qui aura pour effet pratique de rendre difficile, voire impossible, la révocation de l'accréditation d'un syndicat. Pour rappel, la loi nationale sur les relations du travail (National Labor Relations Act) donne non seulement aux travailleurs le droit de choisir un syndicat et d'être représentés par celui-ci, mais elle garantit également le droit de ne pas adhérer à un syndicat. Le choix ou le rejet de la représentation syndicale peut se faire de plusieurs manières, la plus courante étant un scrutin secret organisé par le NLRB. Le NLRB ne certifiera le syndicat comme représentant des employés que si la majorité des votes valides exprimés sont favorables à la représentation syndicale.
Une fois certifié, le syndicat dispose d'au moins un an pour obtenir un contrat sans risque d'être révoqué par un vote. À l'expiration de la première année, si le syndicat ne parvient pas à obtenir un contrat, les employés peuvent demander sa révocation. Toutefois, une fois que l'employeur et le syndicat ont conclu un contrat, les employés ne peuvent révoquer le syndicat avant l'expiration du contrat ou pendant une brève période de soixante à quatre-vingt-dix jours avant la fin du contrat.
La manière la plus courante de désélectionner un syndicat s'appelle la décertification. Les employés qui souhaitent supprimer le syndicat doivent déposer une requête auprès du NLRB, accompagnée des signatures d'au moins 30 % des membres de l'unité de négociation. Le NLRB organisera alors une élection, de la même manière que l'élection de représentation initiale. Afin de contrer la tentative de décertification, le syndicat doit obtenir la majorité des votes valides exprimés.
Historiquement, la stratégie mise en place par le syndicat en place pour contrecarrer un vote de révocation consistait à déposer une plainte pour pratique déloyale contre l'employeur, affirmant que ce dernier avait porté atteinte aux droits des employés en violant la loi nationale sur les relations du travail. Le simple dépôt d'une plainte bloquait le processus électoral jusqu'à ce que la plainte soit examinée ou résolue. Cela pouvait prendre des semaines, voire des années. Pendant ce temps, le syndicat continuait à représenter les employés et l'employeur était obligé de poursuivre les négociations. Selon toute vraisemblance, les parties parvenaient à un accord, empêchant ainsi la tenue d'une élection jusqu'à la fin du contrat.
En avril 2020, sous l'administration précédente, le Conseil a modifié la procédure relative aux « accusations bloquantes ». La règle de 2020 autorisait les régions du Conseil à organiser des élections de décertification malgré les accusations de pratiques déloyales en cours, la certification des résultats étant reportée jusqu'à ce que l'accusation soit résolue.
En vertu de la règle récemment proposée, le Conseil rétablirait l'interdiction antérieure à 2020 d'organiser un scrutin de révocation tant qu'une accusation de pratique déloyale est en instance.
Que signifie la modification réglementaire proposée pour les employés ? Il sera beaucoup plus difficile de supprimer un syndicat qui a perdu le soutien du personnel. Qu'est-ce que cela signifie pour les employeurs ? Les employeurs doivent rester vigilants afin de ne pas commettre de pratique déloyale, car cela rendrait pratiquement impossible le succès d'une demande de révocation d'un syndicat (même si elle est soutenue par la majorité du personnel).