La Cour d'appel du cinquième circuit vient-elle de priver le NLRB de son pouvoir d'appliquer ses propres lois ?

Un changement potentiellement majeur dans le domaine des relations de travail — ou du moins le début d'un tel changement — pourrait avoir eu lieu récemment. Si tel est le cas, les implications pour l'utilisation des négociations et des stratégies collectives en réponse à l'activité syndicale pourraient être énormes. Les employeurs et les syndicats seraient irresponsables de ne pas en prendre note et d'en considérer les répercussions sur leurs stratégies en matière de relations de travail.
Le 19 août 2025, la Cour d'appel des États-Unis pour le cinquième circuit a rendu unavis confirmant trois décisions rendues par des tribunaux de district du Texas qui interdisent au Conseil national des relations du travail (NLRB) de poursuivre les employeurs pour pratiques déloyales. Au moins au Texas, en Louisiane et au Mississippi (les États couverts par le cinquième circuit), le résultat pratique est que, tant que cette décision sera maintenue, le mécanisme de plainte pour pratiques déloyales en matière d'emploi que les syndicats utilisent stratégiquement (devant une agence dont la législation est généralement favorable aux syndicats) vient de perdre beaucoup de son efficacité.
Dans les trois affaires sous-jacentes, les employeurs ont fait valoir que la structure du NLRB (une agence exécutive relevant de l'article II) était inconstitutionnelle, car la loi nationale sur les relations du travail (une loi législative relevant de l'article I) autorise le président à nommer les membres du conseil, mais impose ensuite des restrictions à la capacité de l'exécutif à les révoquer. Il en va de même pour les juges administratifs du NLRB (nommés par les membres du conseil d'administration du NLRB agissant en tant que délégués du président), qui ne peuvent être révoqués que pour un « motif valable » selon une procédure contrôlée non pas par le président ou le NLRB, mais par une agence fédérale distincte dont les membres sont eux-mêmes protégés contre toute révocation. La cinquième chambre d'appel a confirmé la conclusion des trois tribunaux inférieurs selon laquelle les employeurs étaient susceptibles d'obtenir gain de cause en faisant valoir que cette structure violait le principe de la séparation des pouvoirs.
Mais, aussi importante que puisse paraître la conclusion de la cinquième chambre d'appel selon laquelle « le NLRB est fondamentalement inconstitutionnel », l'aspect potentiellement plus bouleversant de cette décision est la décision de la cour de maintenir les injonctions préliminaires empêchant les agents régionaux du NLRB de mener des procédures judiciaires pour pratiques déloyales en matière d'emploi. En substance, la cour d'appel a convenu que le simple fait d'être soumis à une procédure devant des agents agissant de manière inconstitutionnelle constituait en soi un préjudice concret suffisant pour justifier une mesure injonctive. En d'autres termes, la cinquième circonscription judiciaire a essentiellement décrété que « la structure de la NLRB étant contraire à la Constitution, la NLRB n'a pas le pouvoir d'agir sur les accusations de pratiques déloyales en matière d'emploi ».
Prenez une minute pour réfléchir aux conséquences de cela.
En vertu de la NLRA, les accusations de pratiques déloyales en matière d'emploi ne peuvent être poursuivies que par le NLRB, mais celui-ci n'est désormais plus en mesure de le faire. Non, il n'est pas exagéré de conclure que les implications de la décision de la cinquième chambre rendent l'ensemble du mécanisme de poursuite pour pratiques déloyales en matière d'emploi inefficace.
Je tiens à souligner que j'utilise intentionnellement des termes tels que « implications » et « ramifications » ; pour l'instant, nous ne parlons que d'un seul panel d'une cour d'appel. Et bien que les trois juges aient convenu que la structure du NLRB était inconstitutionnelle, l'un d'entre eux s'est écarté de la conclusion selon laquelle la structure du NLRB constituait en soi un préjudice suffisant pour justifier une injonction empêchant le NLRB de poursuivre les accusations de pratiques déloyales en matière d'emploi. Au lieu de cela, ce juge partiellement dissident aurait suivi les décisions des deuxième, sixième et dixième circuits exigeant davantage des parties avant d'interférer avec le pouvoir d'exécution du NLRB.
Nous sommes donc désormais confrontés à une divergence entre les circuits sur une question juridique d'une importance capitale, une situation qui conduit souvent à davantage de recours en appel et à l'intervention de la Cour suprême. À d'autres moments, on pourrait s'attendre à ce que le NLRB demande une révision en banc par l'ensemble de la cinquième cour d'appel ou à ce qu'il demande à la Cour suprême de se prononcer, mais comme le NLRB est désormais dirigé par des personnes récemment nommées à des postes politiques, celles-ci pourraient demander au NLRB de laisser la décision de la cinquième cour d'appel en vigueur. D'un autre côté, ces personnes nommées à des postes politiques pourraient souhaiter que la Cour suprême actuelle se prononce sur une question aussi fondamentale.
Quoi qu'il en soit, il faut s'attendre à ce que la décision de la cinquième chambre d'appel donne lieu à d'autres litiges contestant les procédures actuelles du NLRB et visant à les interdire, de sorte que cette question devrait susciter suffisamment d'attention. En fin de compte, que ce soit par le biais de la récente décision de la cinquième chambre d'appel ou de litiges similaires, cette affaire semble tout droit sortie de la Cour suprême. Il s'agit tout simplement d'une question trop importante pour rester longtemps en suspens.
Alors que cette question évolue, les employeurs (et les syndicats également) doivent tenir compte de la manière dont le fait que le NLRB soit potentiellement privé de son pouvoir de prendre des mesures coercitives affecte les stratégies globales en matière de relations de travail et s'adapter en conséquence. Je ne préconise certainement pas que les employeurs (ou les syndicats) commencent à ignorer complètement les droits et les protections prévus par la NLRA parce qu'il n'y aurait plus de conséquences à le faire ; nous avons tous l'obligation de respecter et de faire respecter l'état de droit, en particulier en ces temps intéressants. Mais la réalité est que les syndicats ont souvent recours à la procédure de plainte pour pratique déloyale afin d'exercer une pression, tant lors des campagnes de syndicalisation que lors des négociations contractuelles. Les employeurs doivent bien comprendre l'impact considérable d'une NLRB affaiblie sur la valeur de ces tactiques et en tenir compte dans leurs propres stratégies en matière de relations de travail.